Le personnage historique continue de fasciner. Aujourd’hui, Mansa Musa s’est transformé en une icône mondiale reconnue sous le sobriquet de « l’homme le plus riche de tous les temps ». En ces temps d’angoisse existentielle et de galère économique, une certaine Afrique se reconnaît en lui et le brandit comme le symbole d’un passé africain glorieux. Qu’en est-il concrètement ?
Suivons la narration dynamique détaillée de ce roman historique. Voyageons dans les labyrinthes des fastes et des intrigues de la cour impériale d’un des empires les plus puissants que l’Afrique n’ait jamais connu. Découvrons comment de la prise du pouvoir de Mansa Musa, à son fameux pèlerinage à La Mecque, jusqu’ à la stabilisation de l’empire, pour aboutir à son effritement après son règne, les défis politiques, économiques, voire religieux, affaiblirent peu à peu le pays.
Ce roman expose Mansa Musa grâce à une peinture minutieuse, cinématique, qui nous replonge dans ce fabuleux Moyen Âge africain. Nous faisons connaissance avec l’impératrice Inari Conté, Sagamandia, le chef militaire de l’empire, Abou Ishaq es-Sahéli, l’architecte d’Andalousie, et d’autres figures importantes.
Laissons-nous, tout aussi bien, nous divertir par les péripéties des aventures impériales, que nous intriguer par les questions liées à cet opulent devoir religieux, à la rareté des chants de louanges dédiés à Mansa Musa, à l’hésitation, voire au quasi-refus des maîtres de la Parole à évoquer les frasques dorées de l’Empereur.
Loin d’être un personnage historique reclus dans le temps et dans l’espace, déconnecté de nos réalités, Mansa Musa reste une figure contemporaine qui fait écho aux multiples aspects de la gestion cahin-caha de nos États. Ne nous y méprenons donc pas ! Mansa Musa est encore bien vivant !
Que dire de l’Almamy Samori Touré, l’Empereur du Wassulu ? Si vous croyez connaître son parcours, reprenez-vous et revoyez votre copie. Personnage historique aux multiples facettes, héros à la fois admiré et chanté par les uns, craint et voué aux gémonies par d’autres, l’Almamy demeure un personnage au cheminement impressionnant. Dans ce roman historique, l’auteur Dr Issiaka DIAKITÉ-KABA nous conduit sur les pas de l’Almamy à travers les regards croisés de deux fidèles compagnons tout aussi célèbres que lui : son frère Kèmè Brèma et son ami d’enfance Morifindjan Diabaté. Ainsi, nous les suivons dans l’Afrique de l’Ouest : la consolidation de l’empire du Wassulu, un empire qui, prouesse inédite, se déplaçait avec lui, les luttes fratricides et la confrontation coloniale qui les surprend à partir de 1884 quand les Occidentaux décidèrent à Berlin du dépeçage de l’Afrique.
« WASSULU⎮SUR LES PAS DE L’ALMAMY SAMORI TOURÉ »
Voici une narration fluide, au style limpide et lyrique, aux dialogues vivants, où l’auteur alterne prose, proverbes et versets chantés, une œuvre cousue de détails inédits révélant des faits historiques avérés et des récits épiques voire mythiques encore vivaces dans la tradition africaine. Ce beau roman présentant l’Almamy Samori Touré sous de multiples angles : kèlètigui (chef de guerre), diplomate, père de
famille, homme d’État, nous enseigne un pan de notre passé tumultueux. Pourrons-nous en tirer des leçons pour panser aujourd’hui et penser demain ?
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LE CHIEN QUI A VU LE LION, ET CELUI QUI NE L’A PAS VU
N’ONT PAS LA MÊME FAÇON DE COURIR.
Le Boeing de Continental Airlines venait de décoller. Direction le Sud, pour des climats chauds, humides et capricieux. Les vols n’étaient plus amusants comme au bon vieux temps. De nos jours, on entrait dans un aéroport comme on visiterait un sauna. Il fallait se déshabiller et se rhabiller en l’espace de quelques minutes. La mine des passagers restait tendue pendant tout le voyage. Impossible de transporter de l’eau ou toute autre forme de liquide à bord, parce que les terroristes islamistes arabes avaient tenté autrefois de voyager avec des liquides explosifs. Le pays devait s’adapter aux nouvelles menaces. Ainsi, les avionneurs aussi devaient-ils trouver une parade urgente pour se sécuriser.
De mémoire de nomade on n’avait jamais vu ni entendu cela. Il fallait agir comme le sage caméléon, s’habituer à ce contexte changeant de conflits absurdes où la ligne de front était à la fois partout, sur tous les continents, et nulle part. On avait fait croire à tout le monde que ce conflit fantôme pouvait se gagner. L’histoire des humains a montré que ce n’était pas possible de tuer et d’enterrer facilement la foi d’autrui, surtout quand cette foi est liée en la croyance en Dieu. Ce combat-là était perdu d’avance.
Le ciel était gris. Un autre avion passait au loin. À travers le hublot, il pouvait le voir filer à vitesse supersonique. Pendant que le Boeing volait vers le Sud-Ouest, on apercevait distinctement à l’Ouest le ciel, encore éclairé par les derniers rayons dorés du soleil. Trois heures de vol nocturne pour rejoindre La Nouvelle-Orléans. Cela faisait un long zigzag au- dessus de cet immense pays-continent. En dessous, il survolait des zones montagneuses. Étaient-ce les fameuses Rocheuses ou d’autres régions désertiques ? Il n’en savait rien et ne se sentait pas le désir de demander à l’une des hôtesses.
La fatigue et une envie pressante d’uriner l’envahirent. Il hésita à déranger le sommeil paisible de son voisin, un jeune toubab qui dormait, les oreilles bouchées par son iPod. Un coup d’œil rapide sur le livre étalé devant le dormeur lui fit comprendre que c’était un étudiant en médecine, ou quelque chose du corps médical. Il pouvait encore attendre avant de fréquenter ces toilettes étroites d’avion. Une mère et son fils passèrent : direction ces mêmes toilettes. Il constata qu’il n’était pas le seul à avoir les sphincters en ébullition. En classe économique, il fallait être patient pour utiliser les urinoirs. Son ticket ne lui permettait pas d’aller dans les toilettes de première classe. C’est la division sociale et financière de l’espace de l’avion qui dictait cela. Il se souvint des visages gonflés d’égo de quelques privilégiés de première classe déjà installés dans leur fauteuil géant, regardant les passagers de deuxième et de dernière classe en train d’embarquer. Leur visage silencieux semblait suggérer : « Avancez, circulez donc pour rejoindre vos corons ! »
En dessous, les lumières des agglomérations survolées disparaissaient et réapparaissaient par intermittence, jouant à cache-cache avec de nerveux et menaçant nuages qui se rassemblaient. On pouvait voir des rivières serpenter comme des vaisseaux sanguins. Le vol commença à l’ennuyer. Prenant enfin la décision de réveiller l’étudiant assoupi, il fila en dandinant vers les toilettes. Quand il en revint, il s’excusa auprès de celui-ci et de leur voisin assis au milieu, passa et s’affala sur son siège. Il pleuvait violemment. Une pluie accompagnée d’assourdissants tonnerres et d’éclairs aveuglants. L’appareil était secoué continuellement. Après deux heures de vol, le jet amorça progressivement sa descente. Serait- ce l’approche de l’aéroport ? Peut-être. Les hôtesses s’activaient. Le pilote annonça enfin : « Nous descendons sur New Orléans dans quinze minutes. Attachez vos ceintures, la température au sol est de vingt-cinq degrés Celsius ».
Une des ampoules sur l’aile droite du Boeing, du côté où il était assis, augmenta brusquement d’intensité et resta allumée comme figée. Elle ne clignotait plus. Progressivement, on descendait à travers une forêt de coléreux nuages. La densité de ces imprévisibles nuages faisait tanguer irrationnellement l’avion. Du sol, on a toujours l’impression que les nuages moutonnants ne sont que de légers flocons en promenade, inoffensifs. Assis dans un avion sous un orage, on prend clairement conscience de la force brute de ces flocons géants en liberté.
Dans un style à la fois truculent et croustillant, teinté d’un humour rappelant la verve d’Ahmadou Kourouma, Issiaka Diakité-Kaba porte, dans ce roman, un regard caustique sur les pouvoirs africains et occidentaux dont les rapports déroutent souvent les populations de La Grande Brousse Noire. A travers le regard d'un jeune africain issu d'une famille aisée, perdu entre deux visions du monde, écartelé entre les acquis d'un héritage financier familial douteux et l'envie de crier haut et fort son désarroi face à la dérive du continent, le narrateur nous ouvre les méandres de la mangécratie locale et globale. De retour au pays après un exil volontaire, le jeune homme se retrouve emprisonné, pris dans les mailles de complots politiques tropicaux. Il réussit néanmoins à s'en extraire pour se retrouver aspiré avec sa famille par un coup d'État militaire qui le remet sur le chemin d'un exil forcé. Le roman commence par la profération d'un mythe connu, celui de Sisyphe conté à la manière colorée d'un griot africain. Ce prélude, loin d'être un hiatus, préfigure les tribulations du jeune homme dans un continent qui s'étiole comme happé dans un sablier, et ses pérégrinations dans le Nouveau Monde.
https://www.amazon.fr/Sisyphe-lAfricain-Issiaka-Diakite-Kaba/dp/2296054730
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